Quoi de plus exaltant, de plus important parfois, que d’aimer et d’être aimé(e) en retour dans notre vie ? Les relations amoureuses ne sont-elles pas le sel de notre existence ? L’ingrédient majeur qui donne du relief à notre quotidien ?
Et pourtant, il arrive que l’on oublie d’aimer, que l’on mette notre cœur en hibernation pendant une période assez longue. S’il est plutôt normal de laisser nos sentiments au repos à certains moments de notre vie, cela ne l’est plus lorsque le moment se transforme en longue période, lorsque l’on finit par compter les années de célibat.
Lorsque le deuil d’une précédente relation n’est pas effectué, il est souvent difficile d’aimer à nouveau. Bien souvent, ce processus est assez inconscient. On peut avoir l’impression d’avoir tiré un trait sur son passé, alors que ce n’est pas le cas.
« Je n’arrive pas à tomber amoureuse », m’explique Solenne, « à chaque fois que je rencontre un homme, je lui trouve mille défauts qui m’empêchent de m’attacher. », et de poursuivre : « Je suis restée sept ans avec mon ex-mari. Il m’a quittée pour une autre, et je l’aimais profondément. Aujourd’hui, nous sommes amis, mais il arrive parfois que je me prenne à rêver qu’une nouvelle histoire serait possible entre nous. ».
Il est en effet difficile d’aimer deux personnes simultanément, même si l’une d’entre elles est absente. Et après quelques tentatives infructueuses, le célibat apparaît alors comme une réponse à une problématique que l’on ne maîtrise pas.
Lorsque l’on a souffert intensément suite à une rupture, il est parfois aussi difficile d’aimer à nouveau. La peur d’éprouver encore du chagrin peut amener à repousser tout sentiment émergent. C’est ce qu’évoque Pierre : « Je sens bien que je n’arrive plus à faire confiance. J’ai passé une soirée très agréable avec une femme rencontrée sur le site il y a quelques jours, et depuis, j’imagine qu’elle enchaîne les rendez-vous avec d’autres hommes. Pourtant, je n’étais pas comme ça avant, mais c’est plus fort que moi. J’ai fini par lui envoyer un message pour lui dire que nous en resterons là ».
Car pour aimer, il faut pouvoir prendre des risques avec notre cœur. Rien n’assure en effet que nous ne souffrirons pas, que nous serons aimés autant que nous aimerons. Et ce risque là, certains ne sont plus prêts à le prendre, bien malgré eux.
De ce fait, ils s’interdisent de tomber amoureux, même si leur démarche consciente est autre, et s’éternisent dans le célibat.
Il arrive aussi que les circonstances de la vie semblent nous inciter à rester seul(e) : un travail extrêmement prenant qui ne laisse pas de place aux loisirs et donc à la recherche d’un ou d’une partenaire ; des enfants qu’il faut désormais élever en solo et qui laissent peu de place aux sentiments amoureux, etc. Les mois, les années passent parfois sans que l’amour ne vienne effleurer ces vies là.
C’est le cas de Martine qui écrit :
« J’ai trois enfants. Quand j’ai divorcé, l’idée d’avoir trois jeunes enfants à la maison en a fait fuir plus d’un (pas les bons, à l’évidence). J’avais renoncé à trouver quelqu’un, mais ce n’est pas la bonne solution. Maintenant, je me suis inscrite à 54 ans parce que mes petits derniers vont fêter leurs vingt-cinq ans et que je me retrouve toute seule. »
Et elle poursuit en donnant ce conseil :
« Il ne faut pas hésiter à aller de l’avant quand on est plus jeune, et surtout ne pas se replier sur des échecs. Après X idiots, il peut y avoir le bon ! ».
Car quelles que soient les raisons qui peuvent inciter à rester dans le célibat, il n’y en a finalement pas une qui ne soit réellement valable. Le célibat est rarement un choix, même s’il peut parfois revêtir cette apparence. Derrière un « je préfère rester seul(e) », il y a souvent un « je ne peux pas ou plus aimer » ou un « j’ai peur d’aimer ». Mais en réalité, en défaisant les nœuds de nos vies, on s’aperçoit que ces affirmations ne sont pas vraies. Il suffit parfois juste d’en prendre conscience.
Car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et surtout de l’amour !